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NOTE D'INTENTION

Mémoires d’une rouge trouve son origine dans la figure de Lucrèce. Cette femme se suicide parce qu’elle ne peut plus continuer à vivre après son viol, estimant que sa vertu et son honneur sont perdues. Je me suis intéressée à cette figure après l’affaire de « La fille de l’Inde » en 2012, cette étudiante indienne assassinée et violée dans un bus à New Delhi. Cet événement m’a révélé de nombreuses interrogations mais aussi «des blancs» sur la peur d’être (ou de ne plus vouloir être) une femme. 

 

Je convie le public à la reconstitution d’un souvenir. Une femme retrouve une photographie. Cette photographie, c’est la trace d’une souffrance qui a été oubliée. La mémoire nous joue des tours, elle transforme, déplace, ré-invente et elle laisse des blancs. C’est le mouvement de la mémoire et les tentatives de reconstitution de « qui s’est passé» que j’explore. 

 

Le texte est un montage d’Un Mage en été d’Olivier Cadiot et La Mémoire de l’air de Caroline Lamarche. Dans Un Mage en été, un homme revient sans cesse sur une photo, une photo d’une femme, radieuse, qui se baigne dans une rivière, pour lui c’est une énigme. Dans La Mémoire de l’air, une femme raconte la peur de mourir, plus effroyable que le viol qu’elle a subi, cette peur qui la paralyse et l’empêche de réagir. Cette impuissance la rend honteuse. Ce jour-là, elle portait une robe rouge. 

 

Mémoires d’une robe rouge n’est ni un pamphlet politique, ni un manifeste féministe. C’est l’histoire d’une femme qui

(re-)fait surface. Elle dévoile ses peurs, ses souffrances nées du jour où elle portait une robe rouge. La peur de mourir et la honte. Et le rêve d’une rivière qui emporterait tout. 

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